Il faut qu’on parle
Au travers d’un objet, iels vous raconte leur éveil féministe.
Janvier 2021 ◊ lire, objet, opinion ◊ Par Victoria
Ce n’est pas d’un objet palpable dont je traiterai
dans ce texte mais d’un usage qui nous est (ou devrait être) quotidien : la parole.
J’ai pris la parole le jour où je suis allée à la police après que mon ex ait publié des photos de moi sur une application de rencontre. J’ai pris la parole pour faire valoir mon statut de victime. J’ai pris la parole pour dénoncer le fait que mon identité a été divulguée à des inconnus sans mon accord. J’ai pris la parole pour dénoncer le fait que mon corps a été vu, a été maté, a été jugé par des hommes que je ne connaissais pas, sans mon accord. J’ai pris la parole en sachant pertinemment que mon discours n’allait pas être pris au sérieux, qu’aucune répercussion juridique n’aurait lieu. Mais c’est par cette prise de parole que j’ai décidé de prendre le pouvoir sur la situation. Et ce pouvoir là il est fort. Parler. Parler jusqu’à les étourdir. Parler pour dénoncer ces actes immondes qui sont rendus possibles à cause d’un système pourri. Parler dans les médias, parler à la télévision, parler au cinéma, parler dans les livres, parler partout, parler tout le temps. Prendre la parole qui nous est confisquée et interrompue.
C’est cela que le féminisme m’a permis : faire usage de ma parole. Un droit basique. Je n’avais pas pris conscience avant mes 25 ans que mon genre pouvait faire que ma parole soit moins considérée. C’est après #metoo, après avoir su à quoi ressemblait mon clitoris et après avoir su que j’avais aussi le droit au plaisir et de le dire, après avoir réalisé qu’on avait encore décompté 22 féminicides en Belgique en 2020, que j’ai pris conscience du problème autour duquel il semblait que je gravissais sans en mesurer les conséquences. C’est grâce à ces femmes qui ont pris la parole, notamment sur les réseaux sociaux, que mon réveil féministe s’est réalisé.
Ces femmes sont inspirantes. Et nous aussi on peut oser. Oser prendre nos micros et parler. Parler pour bouger les lignes et renverser ce système pour en créer un autre. Car petit rappel: notre parole est légitime.
Janvier 2021 ◊ lire, objet, opinion ◊ Par Victoria
Ce n’est pas d’un objet palpable dont je traiterai
dans ce texte mais d’un usage qui nous est (ou devrait être) quotidien : la parole.
J’ai pris la parole le jour où je suis allée à la police après que mon ex ait publié des photos de moi sur une application de rencontre. J’ai pris la parole pour faire valoir mon statut de victime. J’ai pris la parole pour dénoncer le fait que mon identité a été divulguée à des inconnus sans mon accord. J’ai pris la parole pour dénoncer le fait que mon corps a été vu, a été maté, a été jugé par des hommes que je ne connaissais pas, sans mon accord. J’ai pris la parole en sachant pertinemment que mon discours n’allait pas être pris au sérieux, qu’aucune répercussion juridique n’aurait lieu. Mais c’est par cette prise de parole que j’ai décidé de prendre le pouvoir sur la situation. Et ce pouvoir là il est fort. Parler. Parler jusqu’à les étourdir. Parler pour dénoncer ces actes immondes qui sont rendus possibles à cause d’un système pourri. Parler dans les médias, parler à la télévision, parler au cinéma, parler dans les livres, parler partout, parler tout le temps. Prendre la parole qui nous est confisquée et interrompue.
C’est cela que le féminisme m’a permis : faire usage de ma parole. Un droit basique. Je n’avais pas pris conscience avant mes 25 ans que mon genre pouvait faire que ma parole soit moins considérée. C’est après #metoo, après avoir su à quoi ressemblait mon clitoris et après avoir su que j’avais aussi le droit au plaisir et de le dire, après avoir réalisé qu’on avait encore décompté 22 féminicides en Belgique en 2020, que j’ai pris conscience du problème autour duquel il semblait que je gravissais sans en mesurer les conséquences. C’est grâce à ces femmes qui ont pris la parole, notamment sur les réseaux sociaux, que mon réveil féministe s’est réalisé.
Ces femmes sont inspirantes. Et nous aussi on peut oser. Oser prendre nos micros et parler. Parler pour bouger les lignes et renverser ce système pour en créer un autre. Car petit rappel: notre parole est légitime.