Dans une vidéo pour Konbini, elle présente cinq termes méconnus ou peu connus du sexe dont un qui m’a interpellé et que j’use et re-use, depuis : circlusion. Je circlus, tu circlus… C’est magique !

Bini Adamczak, théoricienne et artiste basée à Berlin, a introduit, en 2018, le mot « circlusion » dans un texte Come on. Discussion sur un nouveau mot qui émerge et qui va révolutionner notre manière de parler de sexe, et le définit comme tel : « entourer, enrober ou enfiler par-dessus ».
Il est formé étymologiquement par l’alliance du préfixe cir- qui signifie « autour » et de la base -clusion, un dérivé de « clore ».


Maïa et Bini m’ont toutes deux appris qu’il existait bien un autre mot que « pénétration », un mot qui parle de ce que l’on fait déjà. On enrobe, on enserre, on enfile un pénis, une tige, un bidule, ou que sais-je avec nos mains, nos bouches, nos vagins, notre cul.


On avait cruellement besoin d’un mot qui dise qu’il n’y a pas un.e passif.ve et un.e actif.ve dans l’acte sexuel : l’un.e pénétrant quelque chose, l’autre attendant que ça se passe.


Le vagin, qui enserre, se contracte, se lubrifie sous l’action, l’impulsion et le bon vouloir (et le bon plaisir) de la personne dotée de cet organe. Cette dernière peut jouer avec son périnée et le contracter, jouer avec son bassin, le bouger, etc. Des mains, des doigts, un anus, une bouche qui embrasse un téton, eux tous, circluent. Et oui !


Nous savons l’importance des mots et à quel point ils définissent nos pensées. Il est essentiel d’introduire le terme « circlusion » dans nos conversations, dans la définition de l’acte sexuel et de l’imprimer dans nos esprits. Si nous nous voyons circlure et être actif.ve.s, nous ne percevons plus notre corps de la même manière. Et cela modifie positivement la perception que nous avons de nous-mêmes.