Et moi, quelle féministe suis-je ?

Comme beaucoup d’entre nous,  je me suis posé pas mal de questions au sujet du féminisme et j’aimerais  les partager avec vous. Qu’est-ce que le féminisme ? Y a-t-il différents courants de pensée ? Quel a été mon déclic pour m’intéresser à cette cause ? Qu’est-ce je suis capable ou non de faire pour soutenir ce mouvement ?

Janvier 2021 ◊ Par Cassandre ◊ lire, histoire ◊ lecture : 6 minutes

Pour commencer, qu’est-ce que le féminisme ?

J’ai voulu comparer trois définitions du mot féminisme : une provenant d’un dictionnaire de français, l’autre d’une association féministe et la dernière d’un dictionnaire de sociologie.

Dans le dictionnaire du Larousse, le féminisme c’est un « Mouvement militant pour l’amélioration et l’extension du rôle et des droits des femmes dans la société. ».

Selon l’association française Feminists in the City : « Le féminisme, c'est le mouvement de lutte pour l'égalité entre les genres. Cela englobe l'égalité politique, économique, culturelle, personnelle, sociale et juridique ».

Pour finir,  le Centre National français de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL), nous dit que le féminisme est un : « Mouvement social qui a pour objet l’émancipation de la femme, l’extension de ses droits en vue d’égaliser son statut avec celui de l’homme, en particulier dans le domaine juridique, politique, économique ».

Ainsi, on comprend grâce aux définitions que le féminisme, c’est « militer pour l’égalité des genres ». 

Pour continuer mes recherches, j’ai décidé de m’informer au sujet des différents courants féministes. Selon Shulamith Fireston activiste et théoricienne féministe canadienne qui a écrit La dialectique du sexe en 1970, il y aurait trois grandes tendances : le féminisme libéral égalitaire, le féminisme de tradition socialiste et le féminisme radical.

Le féminisme libéral égalitaire

Courant théorisé par Betty Friedan, une féministe journaliste et écrivaine américaine. Ce mouvement féministe part du constat que les femmes ne sont pas égales aux hommes dans la société. Ce courant de pensée veut améliorer la liberté individuelle des femmes et l’égalité des droits.

Les inégalités qui sont reprochées par ces féministes se retrouvent dans la vie quotidienne. Ces femmes souhaitent l’équité salariale, l’égalité à l’éducation et à la socialisation ainsi que l’égalité politique (lois inéquitables). En bref, la féministe libérale égalitaire veut améliorer les conditions des femmes dans la société, que ce soit d’un point de vue économique, politique, familial et social.

Pour ces femmes, le début de la lutte commence par l’éducation. En effet, proposer une éducation non-sexiste aux enfants permettrait de faire évoluer les mentalités et donc la société. Les femmes sont stigmatisées comme des mères, épouses et ménagères. Ici, on remet en cause ces stigmates afin de prouver que les femmes sont bien plus que ça.

L’autre sujet de cette lutte tourne autour des lois discriminatoires, qui se révèlent inégalitaires envers les femmes.

Ce courant de pensée étant le courant le plus modéré, il sera influencé par les vagues féministes suivantes.

Le féminisme de tradition socialiste

Ce courant est également appelé féminisme de tradition marxiste. Ici, on part du principe que les femmes, en tant que classe, sont exploitées par les hommes. La cause principale ? Le capitalisme, l’apparition de la propriété privée (à laquelle les hommes ont plus facilement accès que le femme) et la division des classes dans la société. C’est dans la sphère privée que se retrouvent ces inégalités : la famille, le travail domestique et l’éducation des enfants. Selon ce mouvement, s’il y a chute du capitalisme, il y aura alors l’abolition de la société patriarcale et donc des inégalités au sein du foyer.

Ces féministes revendiquent l’égalité des chances lors du recrutement, mais aussi le droit à l’avortement et à la contraception libre et gratuite afin d’avoir une meilleure maîtrise du cours de leur vie. Elles sont généralement impliquées dans les mouvements  syndicaux afin de se battre contre ces inégalités.

Le féminisme radical

Ce courant part du constat que les femmes sont opprimées par les hommes dans la société. Pour ce mouvement, on se base sur le patriarcat pour prouver les inégalités.

Ces discriminations ont principalement lieu dans le foyer familial (contrôle du corps de la femme, violences…) et également dans la société puisque le patriarcat est un système social. Pour ce courant de pensée, le système social des sexes a créé deux cultures bien distinctes : la culture masculine dominante et la culture féminine dominée.

L’objectif de ce mouvement est, en bref, le renversement du patriarcat. Pour cela, les femmes descendent dans la rue et manifestent contre la pornographie, le mariage forcé, les concours de beauté, etc. Elles souhaitent également le développement d’une culture féminine dite alternative : magazines destinés aux femmes, création de centres de santé, maisons d’hébergement pour femmes victimes de violences conjugales…



Entre le XXe siècle et aujourd’hui, de nombreux autres courants féministes ont vu le jour. Cependant, ils restent en adéquation avec leurs prédécesseurs  et apportent des thématiques d’actualité.

On peut retrouver :
  • Le féminisme de couleur, revendiqué par les femmes noires d’Amérique dans les années 70.
  • L’écoféminisme qui relie préoccupation écologique et droits des femmes, ce mouvement est apparu en 1980.
  • Le féminisme postmoderne arrive dans les années 90 avec l’avènement de l’acceptation des différences. On veut prôner la diversité des orientations et des genres sexuels.
  • Le féminisme anarchique commence au début des années 30 en Espagne principalement. L’inégalité, ici, est la position de pouvoir de l’homme dans la société. On retrouve une culture masculine dominante.

Vous pouvez retrouver toutes les différentes formes de féminismes retranscrites dans un tableau réalisé par l’organisme Relais Femmes.


Mon déclic

J’en ai déjà parlé lors d’un article sur l’objet qui m’a fait devenir féministe. Pour ne pas vous spoiler, je vais la faire courte. Mon déclic a eu lieu lors d’une discussion au sujet des inégalités salariales avec mon petit ami.

C’est ici que je me suis dit que l’un des problèmes était la désinformation et la non-communication des faits, que ce soit dans les médias ou bien au sein des foyers. On ne communique pas assez aux sujets des inégalités des genres pour que tout le monde soit au courant de ce qu’il se passe réellement dans notre société. Prenons un exemple simple, selon un ouvrage réalisé par la Direction générale de la cohésion sociale (DGCS) - Service des droits des femmes et de l’égalité entre les femmes et les hommes (SDFE) : en 2017, 37 % c’est le chiffre de femmes auxquelles on a déjà demandé, lors d’un entretien d’embauche, si elles comptaient avoir des enfants bientôt. Voici, selon moi, un chiffre trop peu connu du grand public qui mériterait d’être communiqué plus largement.

À la suite de ce déclic, j’ai informé à petite échelle sur le féminisme et je me suis investie dans BXYZ pour continuer d’informer, de prévenir et d’avertir sur les nombreux sujets liés au féminisme.

Opinion

En 2020, grâce à ces mouvements, les mentalités évoluent, les gens changent et cela permet ainsi une évolution de la société. Le chemin semble encore long pour atteindre l’égalité parfaite, mais de nombreuses personnes y travaillent. Cette dernière phrase pourrait très bien être illustrée avec le scandale qui a éclaté lors des Césars 2020. Souvenez-vous lors de la cérémonie un vendredi de février, Roman Polanski a reçu un César du meilleur réalisateur de l’année 2020 pour son film J’accuse.  Roman Polanski, c’est aussi celui qui est accusé par de nombreuses femmes, de viols et d'agressions sexuelles. L’humoriste Florence Foresti n’a pas manqué de le rappeler lors de son discours pour l’ouverture des Césars en créant des lapsus tels que « prédateurs » au lieu de « producteurs » ou « taulards » au lieu de « Césars ». Ou encore l'actrice Adèle Hanenel qui a quitté immédiatement la salle après l’annonce de la victoire de Polanski. Par la suite les réseaux sociaux se sont enflammés, notamment Twitter, avec la création du hashtag JeSuisVictime. Cette séquence aura marqué l’histoire des Césars et du féminisme. Ainsi, comme dit plus haut, le chemin semble encore long, mais les mentalités évoluent grâce à femmes et hommes qui n’ont pas peur de prendre la parole et d’élever leurs voix.

Selon moi, tout le monde devrait être féministe puisque l’égalité des genres me semble être une évidence. Cependant, suite à la découverte des courants féministes, je ne me considère pas comme une féministe militante ou radicale. En effet, je suis plutôt modérée et préfère essayer de solutionner le problème à petite échelle pour faire évoluer les mentalités.

Cet article m’aura servi à m’exprimer, à réfléchir et à en découvrir davantage sur ce mouvement social. J’ai voulu me poser des questions et les partager avec vous en espérant pouvoir aider ceux qui se poseraient les mêmes questions.

Selon moi il n’y a pas de bonne ou de mauvaise manière d’être féministe, tout commence lorsque que l’on s’intéresse à la cause.






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