J’avais dit non
Des errances de pensées, de mots, de questions déposées sur un carnet. Écrire soulage. Chercher à comprendre ces sentiments, ces émotions qui traversent. Puis, surtout vivre ces émotions car elles sont belles. Accepter cette colère légitime d’une féministe qui voit son monde s’écrouler. Parler d’espoir aussi, car comprendre est le premier pas pour changer les choses. Le monde sera beau.
Mars 2021 ◊ lire, autofiction, sexualité ◊ Par Victoria ◊ Temps de lecture : 2 minutesCHAPITRE IV : J’avais dit non
J’écris à toi qui n’a pas écouté mon “non”.
On est allé boire un verre. Plusieurs. On riait. On parlait. On riait encore. Tu étais beau. On s’est embrassés. Une fois. Deux fois. C’était plaisant. J’étais entreprenante, oui. Car j’aime m’amuser. J’aime les hommes. J’aime le plaisir. Et j’aime vivre. Tu es venu chez moi. Car je voulais, oui, passer la nuit avec toi.
Il est arrivé le moment où nous sommes allés au lit. Et là, je ne le sentais plus. Je t’ai demandé si tu avais un préservatif avec toi. Tu m’as répondu que non mais que tu ne voulais pas car tu n’aimes pas ça.
J’ai dit non, que je n’étais pas d’accord. Je n’ai pas accepté de faire l’amour avec toi sans protection. Mais tu ne m’as pas écouté.
Tes gestes sont devenus plus forts, plus pressants, plus insistants, sans que tu prennes en compte ce que je te disais et ce que je voulais te faire comprendre par mon corps.
Je ne bougeais pas. Je ne voulais pas. C’est allé vite. J’ai très peu dormi cette nuit-là.
Le lendemain matin, j’étais distante. Et pourtant, tu ne m’as pas comprise. Tu étais enjoué, tu avais aimé “notre” nuit. Tu voulais me revoir. Tu m’as écrit. Je n’ai jamais ouvert ton message.
C’était il y a quelques années. À cette époque, je ne savais pas. Je ne savais rien. Je ne m’étais moi-même pas comprise. Mais je me sentais mal. Alors que cette nuit aurait pu bien se passer. Car j’avais envie. Mais pas comme ça. Je n’ai pas été moi-même ce soir-là. Je n’ai rien décidé. C’est dommage, tu me plaisais. Mais tu ne m’as pas écouté. Et ça, même le gars le plus beau devient dégueulasse quand il ne pense qu’à lui-même.
